Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/260

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voie et que je cause avec elle, dit madame de Saint-Dizier en réfléchissant.

— Mademoiselle de Cardoville refusera cette entrevue, dit le père d’Aigrigny.

— Peut-être, dit la princesse. Elle est si heureuse… que son audace doit être à son comble. Oui… oui… je la connais… je lui écrirai de telle sorte… qu’elle viendra.

— Vous croyez ? demanda Rodin d’un air dubitatif.

— N’en doutez pas, mon père, reprit la princesse, elle viendra. Et une fois sa fierté en jeu… on peut beaucoup espérer.

— Il faut donc agir, madame, reprit Rodin, agir promptement ; le moment approche ; les haines, les défiances sont éveillées… Il n’y a pas un moment à perdre.

— Quant aux haines, reprit la princesse, mademoiselle de Cardoville a pu voir où aboutit le procès qu’elle a tenté de faire, à propos de ce qu’elle appelle sa détention dans une maison de santé, et la séquestration des demoiselles Simon dans le couvent de Sainte-Marie. Dieu merci, nous avons des amis partout ; je sais de bonne part qu’il sera passé outre sur ces criailleries, faute de preuves suffisantes, malgré l’acharnement de certains magistrats parlementaires qui seront notés, et bien notés…