Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/267

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— C’est donc toi, Rabat-Joie, qui viens nous éveiller ?

Rabat-Joie comprit, remua la queue, coucha ses oreilles, et se rasant près de la porte comme un chien couchant, répondit par un léger grognement à l’appel de sa jeune maîtresse.

— Monsieur Rabat-Joie, dit la voix de Rose, qui contenait à peine un nouvel accès d’hilarité, vous êtes bien matinal ?

— Alors, pourrez-vous nous dire l’heure, s’il vous plaît, M. Rabat-Joie ? ajouta Blanche.

— Oui, mesdemoiselles : il est huit heures passées, dit tout à coup la grosse voix de Dagobert, qui accompagna cette facétie d’un immense éclat de rire.

Un léger cri de gaie surprise se fit entendre, puis Rose reprit :

— Bonjour, Dagobert.

— Bonjour, mes enfants… Vous êtes bien paresseuses aujourd’hui, sans reproche.

— Ce n’est pas notre faute, notre chère Augustine n’est pas encore entrée chez nous…, dit Rose ; nous l’attendons.

— Nous y voilà ; se dit Dagobert, dont les traits redevinrent soucieux.

Puis il reprit tout haut avec un accent assez embarrassé, car le digne homme savait mal mentir :

— Mes enfants, votre gouvernante est sortie