Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/291

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pour ne pas le jeter par la fenêtre… Or cette manière de lui prouver ma reconnaissance n’est pas naturelle… Il faut donc se défier des gens qui vous inspirent ces idées-là.

— Bon Dagobert, c’est ton affection pour nous qui te rend si soupçonneux, dit Rose d’un ton caressant ; cela prouve combien tu nous aimes.

— Combien tu aimes tes enfants, ajouta Blanche en s’approchant de Dagobert, et en jetant un coup d’œil d’intelligence à sa sœur, comme si toutes deux allaient réaliser quelque complot fait en l’absence du soldat…

Celui-ci, qui était dans un de ses jours de défiance, regarda tour à tour les orphelines ; puis, secouant la tête, il reprit :

— Hum !… vous me câlinez bien… vous avez quelque chose à me demander…

— Eh bien !… oui… tu sais que nous ne mentons jamais…, dit Rose.

— Voyons, Dagobert, sois juste… voilà tout, ajouta Blanche.

Et chacune d’elles, s’approchant du soldat, qui était resté debout, joignit et appuya ses mains sur son épaule en le regardant et lui souriant de l’air le plus séducteur.

— Allons, parlez, voyons…, dit Dagobert en les regardant l’une après l’autre, je n’ai qu’à