Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/305

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— Il a de longs cheveux blonds, ajouta Blanche.

— Et des yeux bleus si doux, si bons, qu’on se sent tout attendrie en le regardant, ajouta Rose.

— Plus de doute,… c’est bien lui, reprit la dévote ; alors vous comprendrez l’adoration qu’on lui témoigne et l’incroyable ardeur de charité que son exemple inspire à tous. Ah ! si vous aviez entendu, ce matin encore, avec quelle tendre admiration il parlait de ces femmes généreuses qui avaient le noble courage, disait-il, de venir soigner, consoler d’autres femmes, leurs sœurs, dans cet asile de souffrances !… Hélas ! je l’avoue, le Seigneur nous commande l’humilité, la modestie ; pourtant, je le confesse, en écoutant ce matin l’abbé Gabriel, je ne pouvais me défendre d’une sorte de pieuse fierté ; oui, malgré moi, je prenais ma faible part des louanges qu’il adressait à ces femmes, qui, selon sa touchante expression, semblaient reconnaître une sœur bien-aimée dans chaque pauvre malade auprès de laquelle elles s’agenouillaient pour lui prodiguer leurs soins.

— Entends-tu, ma sœur ? dit Blanche à Rose avec exaltation. Comme l’on doit être fière de mériter de pareilles louanges !