Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/320

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nos jours, la maternité, l’amitié, l’amour, la science, la gloire, la liberté, ont, en dehors de toute orthodoxie, une armée de glorieux noms, d’admirables martyrs à opposer aux saints et aux martyrs du calendrier ; oui, nous le répétons, jamais les ordres monastiques qui se sont le plus piqués de dévouement à l’humanité n’ont fait pour leurs frères plus que n’ont fait, pendant les terribles journées du choléra, tant de jeunes gens libertins, tant de femmes coquettes et charmantes, tant d’artistes païens, tant de lettrés panthéistes, tant de médecins matérialistes.

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Deux jours s’étaient passés depuis la visite de madame de Saint-Dizier aux orphelines ; il était environ dix heures du matin. Les personnes qui avaient volontairement fait le service de nuit auprès de malades à l’ambulance établie rue du Mont-Blanc, allaient être relevées par d’autres servants volontaires.

— Eh bien ! messieurs, dit l’un des nouveaux arrivants, où en sommes-nous ? y a-t-il eu décroissance cette nuit dans le nombre des malades ?

— Malheureusement, non ;… mais les médecins croient que la contagion a atteint son plus haut degré d’intensité.