Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/360

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plesse élastique à une boucle de ses longs cheveux d’or, en l’enroulant un moment sur son doigt d’ivoire, elle effaça du plat de sa main quelques plis imperceptibles formés par le froncement de l’épaisse étoffe autour de son élégant corsage.

Ce mouvement et celui qu’elle fit en tournant à demi le dos à la glace pour voir si sa robe s’ajustait parfaitement de tout point, révélèrent par une ondulation serpentine tout le charme voluptueux, tous les divins trésors de cette taille souple, fine et cambrée ; car, malgré la richesse sculpturale du contour de ses hanches et de ses épaules blanches, fermes et lustrées comme un beau marbre pentélique, Adrienne était aussi l’une de ces heureuses privilégiées du Seigneur… qui peuvent se faire une ceinture de leur jarretière.

Ces charmantes évolutions de coquetterie féminine accomplies avec une grâce indicible, Adrienne, se tournant vers la Mayeux, dont la surprise allait croissant, lui dit en souriant :

— Ma douce Madeleine, ne vous moquez pas trop de ma question. Que diriez-vous d’un tableau… qui me représenterait comme me voilà ?…

— Mais, mademoiselle…