Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/37

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de ces maximes désolantes ; il fallait encore la façonner à l’obéissance cadavérique de la société de Jésus ; aussi les révérends pères avaient-ils judicieusement choisi quelques autres passages de l’Imitation, car on trouve dans ce livre effrayant mille terreurs pour épouvanter les esprits faibles, mille maximes d’esclaves pour enchaîner et asservir l’homme pusillanime.

Ainsi on lisait encore :

« C’est un grand avantage de vivre dans l’obéissance, d’avoir un supérieur… et de n’être pas le maître de ses actions.

« Il est beaucoup plus sûr d’obéir que de commander.

« On est heureux de ne dépendre que de Dieu DANS LA PERSONNE DES SUPÉRIEURS QUI TIENNENT SA PLACE. »

Et ce n’était pas assez ; après avoir désespéré, terrifié la victime, après l’avoir déshabitué de toute liberté, après l’avoir rompue à une obéissance aveugle, abrutissante, après l’avoir persuadée, avec un incroyable cynisme d’orgueil clérical, que se soumettre passivement au premier prêtre venu, c’était se soumettre à Dieu même, il fallait retenir la victime dans la maison où l’on voulait à tout jamais river sa chaîne.

On lisait aussi parmi ces maximes :

« Courez d’un côté ou d’un autre, vous ne