Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/442

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de plus en plus ému, s’écria en saisissant la main du métis :

— Calme ces emportements, écoute la voix de l’amitié, elle conjurera cette influence mauvaise ;… parle… parle…

— Non, non, c’est trop affreux…

— Parle, te dis-je…

— Abandonnez un malheureux à son désespoir incurable…

— M’en crois-tu capable ? dit Djalma avec un mélange de douceur et de dignité qui parut faire impression sur le métis.

— Hélas ! reprit-il en hésitant encore, vous le voulez, monseigneur ?

— Je le veux…

— Eh bien !… je ne vous ai pas tout dit… car, au moment de cet aveu… la honte… la peur de la raillerie m’a retenu ;… vous m’avez demandé quelles raisons j’avais de croire à une trahison ;… je vous ai parlé de vagues soupçons… de refus… de froideur ;… ce n’était pas tout ;… ce soir… cette femme…

— Achève… achève.

— Cette femme… a donné un rendez-vous… à l’homme qu’elle me préfère…

— Qui t’a dit cela ?…

— Un étranger à qui mon aveuglement a fait pitié.