Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/464

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femme, grâce à sa vague ressemblance avec la reine Marie-Antoinette, et s’étant d’ailleurs habillée comme cette princesse, avait, à la faveur d’une demi-obscurité, joué si habilement le rôle de cette malheureuse reine… que le cardinal prince de Rohan, familier de la cour, fut dupe de cette illusion.

Une fois son exécrable dessein bien arrêté, Rodin avait dépêché Jacques Dumoulin à la Sainte-Colombe, sans lui dire le véritable but de sa mission, qui se bornait à demander à cette femme expérimentée si elle ne connaîtrait pas une jeune fille, belle, grande et rousse ; cette fille trouvée, un costume en tout pareil à celui que portait Adrienne, et dont la princesse de Saint-Dizier avait fait le récit devant Rodin (il faut le dire, la princesse ignorait cette trame), devait compléter l’illusion…

On sait ou l’on devine le reste : la malheureuse fille, Sosie d’Adrienne avait joué le rôle qu’on lui avait tracé, croyant qu’il s’agissait d’une plaisanterie.

Quant à Agricol, il avait reçu une lettre dans laquelle on l’engageait à se rendre à une entrevue qui pouvait être d’une grande importance pour mademoiselle de Cardoville.