Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/514

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Bientôt Samuel, précédant les deux révérends pères, monta le perron et entra dans le vestibule, où brûlait une lampe ; Rodin, doué d’une excellente mémoire locale, se dirigeait vers le salon rouge où avait eu lieu la première convocation des héritiers, lorsque Samuel l’arrêta et lui dit :

— Ce n’est pas là qu’il faut aller…

Puis, prenant la lampe, il se dirigea vers un sombre escalier, car les fenêtres de la maison n’avaient pas été démurées.

— Mais, dit Rodin, la dernière fois… on s’était rassemblé dans ce salon du rez-de-chaussée…

— Aujourd’hui… on se rassemble en haut, répondit Samuel.

Et il commençait de gravir lentement l’escalier.

— Où ça… en haut… ? dit Rodin en le suivant.

— Dans la chambre de deuil…, dit l’Israélite.

Et il montait toujours.

— Qu’est-ce que la chambre de deuil ?… reprit Rodin assez surpris.

— Un lieu de larmes et de mort…, dit l’Israélite.

Et il montait toujours à travers les ténèbres