Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vreuse et maladive. Mais, vous le voyez bien, mon père, mes forces sont à bout…

— Il s’agit seulement de signer après avoir lu, mon cher fils.

Et le père d’Aigrigny présenta à M. Hardy un grand papier timbré rempli d’une écriture presque indéchiffrable.

— Mon père… je ne pourrai pas lire cela… aujourd’hui.

— Il le faut pourtant, mon cher fils ; pardonnez-moi cette indiscrétion… mais nous sommes bien pauvres… et…

— Je vais signer… mon père.

— Mais il faut lire ce que vous signez, mon fils.

— À quoi bon ?… Donnez… donnez, dit M. Hardy, pour ainsi dire harassé de l’inflexible opiniâtreté du révérend père.

— Puisque vous le voulez absolument, mon cher fils…, dit celui-ci en lui présentant le papier.

M. Hardy signa et retomba dans son accablement.

À cet instant, un domestique, après avoir frappé, entra et dit au père d’Aigrigny :

— M. Agricol Baudoin demande à parler à M. Hardy ; il a, dit-il, un rendez-vous.

— C’est bon… qu’il attende, répondit le