Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/74

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ses ruines, et redevenue plus florissante que jamais ?

— Il n’est pas de bonheur possible ici-bas, dit M. Hardy avec amertume.

Après un moment d’hésitation, Agricol reprit vivement d’une voix altérée :

— Monsieur… on vous trompe, on vous abuse d’une manière infâme.

— Que voulez-vous dire, mon ami ?

— Je vous dis, M. Hardy, que ces prêtres qui vous entourent ont de sinistres desseins… Mais, mon Dieu ! monsieur, vous ne savez donc pas où vous êtes, ici ?

— Chez de bons religieux de la compagnie de Jésus.

— Oui, vos plus mortels ennemis.

— Des ennemis !…

Et M. Hardy sourit avec une douloureuse indifférence.

— Je n’ai pas à craindre d’ennemis ;… où pourraient-ils me frapper, mon Dieu ? Il n’y a plus de place…

— Ils veulent vous déposséder de votre part à un immense héritage, monsieur, s’écria le forgeron : c’est un plan conçu avec une infernale habileté ; les filles du maréchal Simon, mademoiselle de Cardoville, vous, Gabriel, mon frère adoptif… tout ce qui appartient à votre