Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/78

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apathie, gardait le silence, pendant que ses yeux erraient çà et là sur les sinistres maximes de l’Imitation.

Enfin, Agricol rompit le silence, et, tirant de sa poche la lettre de mademoiselle de Cardoville, lettre dans laquelle il mettait son dernier espoir, il la présenta à M. Hardy, en lui disant :

— Monsieur… une de vos parentes, que vous ne connaissez que de nom, sans doute, m’a chargé de vous remettre cette lettre…

— À quoi bon… cette lettre… mon ami ?

— Je vous en supplie, monsieur… prenez-en connaissance. Mademoiselle de Cardoville attend votre réponse, monsieur. Il s’agit de bien graves intérêts.

— Il n’y a plus pour moi… qu’un grave intérêt… mon ami… dit M. Hardy en levant vers le ciel ses yeux rougis par les larmes.

— M. Hardy,… reprit le forgeron de plus en plus ému, lisez cette lettre, lisez-la au nom de votre reconnaissance à tous et dans laquelle nous élèverons nos enfants… qui n’auront pas eu comme nous le bonheur de vous connaître… Oui… lisez cette lettre… et si après vous ne changez pas d’avis… M. Hardy… eh bien ! que voulez-vous ?… tout sera fini… pour nous… pauvres travailleurs ;… nous aurons à tout ja-