Page:Tailhade - Quelques fantômes de jadis (1920).djvu/183

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de Montifaud ne tarda pas être oubliée. En fait d’impudeur, la surenchère est facile. Mais à force de piment, le palais se blase ; il ne reste plus qu’un goût indifférent ou, tout au moins, émoussé. Les énormités du Naturalisme, au bout de quelques mois, ne suscitaient plus de révolte ni de curiosité.

Tant que dura la Fronde, Marc de Montifaud, avec une rare compétence, y débobina la politique étrangère. Elle signait Ibo ses articles, d’un irréprochable ennui ; elle passait pour être fortement documentée. Sans le modifier peu ou prou, elle conservait son équipement de fantoche et faisait le délice des péronnelles qui l’environnaient. Étrange milieu que cette Fronde, où quelques belles courtisanes, en robes sensationnelles, parmi des poétesses aux cheveux gras, aux ongles noirs, au linge suspect, et des maîtresses d’écoles, discutaient, en buvant du thé ou du vin de Champagne, le salaire des pauvresses ! Marc de Montifaud ne se trouvait aucunement dépaysée entre ces merveilleuses. Elle minaudait, se lamentait de vieillir, d’atteindre la