Page:Tailhade - Quelques fantômes de jadis (1920).djvu/24

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Le pharisaïsme, le goût du médiocre, la haine des supériorités, l’exécration du génie inhérente au public, chaque élément du pacte social concourut à exagérer les peccadilles verlainiennes. On mit aux fers cet ivrogne tumultueux et candide, comme le pire malfaiteur.

De le savoir blessé, tous les chacals, tous les dogues, tous les ânes vinrent s’ébattre sur son nom. Et pas un de ses anciens amis, pas même François Coppée, qui plus tard devait assumer le ridicule d’écrire une préface au florilège de Verlaine, pas un n’éleva la voix pour notifier au monde tant d’ignominie et tant de lâcheté !

Les malencontres de Paul Verlaine, pendant la première partie de son existence, prirent toutes leur origine dans ses noces avec Mlle Mauté, dans la haine prudhommesque du beau-père, buveur d’eau et grand admirateur de Béranger.

Verlaine, pendant ses fiançailles, proféra les serments et les exécrations habituelles aux ivrognes. Il avait promis, juré de ne plus boire. Or, un matin, fort peu avant midi, ne