Page:Tailhade - Quelques fantômes de jadis (1920).djvu/27

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C’est pour elle encore, dans un espoir de retour et de réconciliation, qu’il implorait la caresse de son fils « et le tendre bonheur d’une paix sans victoire » :


Et j’ai revu l’enfant unique : il m’a semblé
Que s’ouvrait dans mon cœur la dernière blessure.
Celle dont la douleur plus exquise m’assure
D’une mort désirable en un jour consolé.

La bonne flèche aiguë et sa fraîcheur qui dure !
En ces instants choisis elles ont éveillé
Les rêves un peu lourds du scrupule ennuyé,
Et tout mon sang chrétien chanta la Chanson pure.

J’entends encor, je vois encor ! Loi du devoir
Si douce ! Enfin je sais ce qu’est entendre et voir.
J’entends, je vois toujours ! Voix des bonnes pensées,
Innocence, avenir ! Sage et silencieux,
Que je vais vous aimer, vous un instant pressées,
Belles petites mains qui fermerez mes yeux !


Et, certes, nous hésitions à baiser la main de Mme Mauté, comme un croyant du Moyen Age eût hésité à boire un vin profane dans les vases sacrés. Au demeurant, ses propos étaient d’une bourgeoise ; elle ne paraissait