Page:Taine - Le Positivisme anglais, 1864.djvu/32

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sique. On y suppose nos facultés en exercice, et l’on y admet leurs découvertes originelles. On prend l’instrument tel que la nature nous le fournit, et l’on se fie à son exactitude. On laisse à d’autres le soin de démonter son mécanisme et la curiosité de contrôler ses résultats. On part de ses opérations primitives ; on recherche comment elles s’ajoutent les unes aux autres, comment elles se combinent les unes avec les autres, comment elles se transforment les unes les autres ; comment, à force d’additions, de combinaisons et de transformations, elles finissent par composer un système de vérités liées et croissantes. On fait la théorie de la science comme d’autres font la théorie de la végétation, de l’esprit, des nombres. Voilà l’idée de la logique, et il est clair qu’elle a, au même titre que les autres sciences, sa matière réelle, son domaine distinct, son importance visible, sa méthode propre et son avenir certain.