Page:Tamizey de Larroque - Deux testaments inédits : Alexandre Scot, Jean-Jacques Bouchard.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dominicae mulieri infirmariae familliae eminentissimi Barberini lego omnia mea vestimenta quae habeo in praesentibus cubiculis cancellariae, ac caetera utensilia mea que reperiuntur in dictis aedibus, una cum cochleari ac forcipe argentea quibus in infirmitate utor.

Jo. Prebyter Gio Angelo Gatti di Pavia fo fede d’havere estratto di mano propria il presente Testamento del quale signor Abbate Gio-Giacomo Bucciardi. Gentilhuomo dell’Eminentissimo cardinali Barberino, canonico di Verdun dal pe sbollo originale che di mia propria mano scrissi, dettatomi dall’istesso signore Abbate mentre stava in letto aggravato, alcuni giorni prima morisse[1].

  1. Bibliothèque de l’institut, collection Godefroy, no 368, fo 101. Bouchard mourut dans l’année qui suivit celle où il fit son testament. (Voir l’Avertissement mis en tête des Lettres inédites à Peiresc, p. V). Pour compléter ce que j’ai dit là de la vie et des écrits de Bouchard, je reproduirai une très intéressante note que veut bien me communiquer M. Lucien Marcheix, sous-bibliothécaire de l’École nationale des Beaux-Arts, lequel doit publier prochainement une relation d’un voyage de Rome à Naples en 1632 du correspondant de Balzac, de Chapelain et de Peiresc : « Ce manuscrit, plus considérable que celui du voyage de Paris à Rome en 1630, contient une foule de piquants détails concernant l’état du royaume de Naples sous la domination espagnole. Le voyageur, instruit, sagace, libre de préjugés, observe le pays et les hommes, et s’intéresse au passé comme au présent : Art et science, politique et économie, histoire et légendes, langue et mœurs, coutumes et costumes, il voit tout, note tout, se rend compte de tout. Il décrit les campagnes ravagées par la fièvre et la mauvaise administration, les villages habités par les serpents, les routes mal entretenues où l’on ne voyage qu’en troupes de crainte des voleurs ; les villes où l’on n’entre qu’avec des billets de santé de peur de la peste ; les auberges où l’on mange sans assiette ni cuiller avec un verre pour quatre ou cinq convives, et où l’on dort de compagnie sur des lits invraisemblables dans des chambres trop peu meublées. Humaniste, archéologue, naturaliste et avant tout curieux, Bouchard contrôle tout en cheminant, Strabon et Pline ; il copie les inscriptions et mesure les monuments ; il décrit le Vésuve et les archives de la Chambre royale ; il visite les ruines, les églises et les palais, et énumère les espèces de poissons du golfe de Naples ; il disserte, en homme de goût et d’érudition, sur les différents dialectes et les diverses écoles musicales de l’Italie. Il assiste à Naples à la procession des mystères de la Passion, et à Rome à une représentation du saint Alexis, dont il nous a laissé le programme imprimé. Il nous renseigne sur les mœurs et sur les sentiments des Italiens et des Espagnols, notamment sur le courage des hommes et sur la vertu des femmes, et tout cela dans une langue aisée et sensée, souvent pittoresque, qui nous apporte comme un parfum du bon temps ». De ce charmant résumé des récits du voyage, il faut rapprocher une Notice sur un manuscrit inédit de J.-J. Bouchard insérée par M. Eug. Muntz dans la Revue critique du 2 janvier 1882 (pp. 14-16).
2343 — Tours, impr. Rouillé-Ladevèze