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Du Mège, en 1846, il fait de Lacarry un toulousain, dans son Histoire des institutions de Toulouse (t. iv. p. 536) ; en 1829, dans sa Statistique des départements pyrénéens (t. ii, p. 502), il l’avait plus exactement rangé parmi les poètes gascons, mais très probablement sans avoir vu son petit recueil, puisqu’il a cru qu’on y trouvait « des vers gascons et des vers français. »

Nous allons extraire de l’opuscule du lauréat des jeux floraux tout ce qui pourra jeter un peu de lumière sur sa mystérieuse personnalité, sur son talent, qui est incontestable, sur ses amis, qui furent nombreux.

Comme I. [Jean] Lacarry a eu la précaution de faire suivre son nom, en tête du livret, des deux mots « de Lectoure, » on n’a pas à chercher quel fut son berceau[1]. Le milieu exclusivement toulousain où nous place son petit recueil, atteste qu’il vécut dans la capitale du Languedoc. Il devait être jeune encore quand il obtint le soucy, car ses vers ont toute la flamme des années printanières[2]. Clytie est dédiée « A Monseigneur, messire Jean de Bertier, seigneur de Montrabe, chevalier, conseiller du Roy en ses conseils d’Estat et privé, premier president au parlement de Tolose, et chancelier aux jeux fleuraux[3]. » Jean de Bertier fut pour le poète

  1. Rappelons que l’abbé Monlezun donne les armes de la famille Lacarry (Histoire de la Gascogne, t. vi, p. 651) « d’azur à une serrure à 4 clous d’argent, accostée d’une clef d’or. Rappelons encore que M. E. Roschach (Histoire générale de Languedoc, t. xiii, 1877, p. 1352) mentionne, parmi les signataires des protestations de la noblesse de Toulouse en 1788. le chevalier de Lacarry.
  2. Je reçois au dernier moment une communication de M. L. Couture, qui confirme pleinement mon induction. « J’ai consulté, m’écrit-il, M. Gatien Arnoult qui dépouille en ce moment le vieux registre des Jeux-Floraux ; il me fait passer à l’instant cette note copiée sur ce document : « La fleur de la soulcie a été adjugee a Jean de Lacarry, ecolier gascon, pour son chant royal. Mais, à part cette mention et le chant royal transcrit à la suite, le vieux registre ne dit rien de Lacarry. Vous voyez du moins que vous aviez toute raison de le croire jeune, puisque, comme bien d’autres lauréats des Jeux-Floraux, il était encore étudiant quand il gagna le souci. »
  3. Voir sur ce magistrat, oublié dans la Biographie Toulousaine (où l’on a mentionné divers membres de sa famille, notamment le président Philippe de Bertier et l’évêque de Montauban, Pierre de Bertier), voir, dis-je, sur ce magistrat, le tome xiii de la nouvelle édition de l’Histoire générale de Languedoc (passim, mais surtout p. 348).