Page:Tamizey de Larroque - Note sur le poète lectourois Lacarry.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 8 —

passe ce rapprochement, il est rapide comme Atalante elle-même,

 
Qui surmonte les vents par sa légèreté.

Je n’ai guère trouvé dans les poésies des quarante premières années du xviie siècle un tour plus facile, une inspiration plus heureuse.

Dans la conclusion de son chant royal, intitulée : Explication de l’allégorie (p. 11), le poète nous montre « Ève trop imprudente » acceptant « de l’autheur de toute impieté »

 
La pomme qui ravit les beaux yeux d’Atalante.

Je reproduis en entier le Sonnet au Roy (p. 12), non sans observer que rarement Louis XIII a été aussi magnifiquement loué, même par le grand Malherbe :

 
Grand Monarque, l’amour et l’honneur de cet âge,
Qui rend les Dieux ialoux de tes exploits divers,
On ne voit rien qui puisse émouvoir ton courage
Dont la gloire a desia remply tout l’univers.

La fortune qui veut accroistre ton ouvrage
Va ranger soubs tes loix les peuples plus perverts
Et les destins forcez d’y porter leur suffrage
Tiennent sur tes desseins les yeux tousiours ouverts.

On voit desia trainer au char de la victoire
Tous les princes qui sont envieux de ta gloire ;
Nos trois lys ont desia leur éclat plus charmant ;

Et faisant naistre un siècle où tout bonheur abonde
Font advouer par tout que c’est toy seulement
Qui soustiens de trois doits la Machine du Monde.

Ce dernier vers, imprimé en gros caractères qui tirent l’œil, est vraiment d’une majestueuse beauté ; mais combien je lui préfère ce vers qui est si doux à dire, si délicieux :

 
Nos trois lys ont desia leur éclat plus charmant !