Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/211

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d’un tel fléau. Je songeais toujours aussi à un voyage aux États, pendant lequel elle resterait assez long-temps sans personne qui chassât pour elle. Je fis vingt grands sacs de Pemmican ; j’achetai des Indiens dix barils de dix gallons chacun et je les remplis de graisse ; je conservai, en outre, un grand nombre de langues et d’autres provisions.

Je ne découvris pas sur-le-champ que l’intention de Waw-be-be-nais-sa, en restant campé près de moi, n’avait été que de me tracasser et de me tourmenter. Lorsque vint l’heure de notre déplacement, j’avais tant de provisions à emporter, qu’il me fallut faire quatre voyages avec mes chiens. Un jour, il se ménagea les moyens de me surprendre seul à l’endroit où je déposais ma charge ; à peine m’étais-je arrêté, qu’il enfonça ses deux mains dans la longue chevelure qui pendait de l’un et de l’autre côté de ma tête : « Voici, me dit-il, le terme de votre route ; regardez bien la place où les loups et les oiseaux de proie rongeront votre carcasse. » Je