Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je perdis aussitôt connaissance. Je ne voyais plus rien ; je n’avais plus aucun souvenir : enfin je repris mes sens. Plusieurs femmes me tenaient les mains et les bras ; je lisais sur toutes leurs figures la terreur et l’alarme. Je ne compris rien à ma situation ; je ne me rappelais pas ce qui s’était passé : enfin j’entendis en dehors de la cabane des cris d’insulte et de triomphe ; c’était la voix de Waw-be-be-nais-sa.

Je commençai alors à sentir comme de l’eau chaude sur ma figure. Je portai la main à ma tête, et mes doigts rencontrèrent mon crâne dépouillé. Enfin je me débarrassai des femmes qui me retenaient, et je me mis à poursuivre Wawbe-be-nais-sa ; mais je ne pus l’atteindre, parce que les Indiens l’aidaient à m’éviter. Vers la nuit je regagnai ma cabane, quoique fort grièvement blessé ; je croyais avoir les os du crâne brisés. Au moment de ma blessure je n’avais perdu que peu de sang, et pendant fort long-temps il n’en coula pas une seule goutte. J’entendais dans ma tête d’étranges bruits ; mais je ne tombai pas en