Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/240

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mûr ; nous étions à demi morts de faim, et cependant nous n’osions rien prendre. Une nuit, nous nous arrêtâmes auprès d’une maison de bonne apparence. Il y avait là un vaste champ de beau blé. Les Indiens, presque affamés, me dirent : « Shaw-shaw-wa-ne-ba-se (21), vous êtes venu de bien loin pour voir vos parens, entrez et voyez s’ils vous donneront à manger. » Je me présentai à la porte ; mais les blancs, qui prenaient alors leur repas, me chassèrent, et les Indiens se moquèrent de moi.

Peu de temps après, une nuit, comme nous dormions sur la route, quelqu’un vint à passer à cheval et nous demanda, dans la langue des Ottawwaws, qui nous étions. Un des Indiens répondit : « Nous sommes des Ottawwaws et des Ojibbeways, nous avons avec nous un long couteau de la rivière Rouge fait prisonnier, il y a bien des années, par Kish-kau-ko. » Sachant qui nous étions et où nous allions, il nous dit à son tour qu’il se nommait Ah-koonah-goo-zik. « Si vous êtes bons marcheurs,