Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/242

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que le meilleur parti pour nous était de nous reposer auprès de lui dix ou quinze jours, puisqu’il avait beaucoup de grain et que le gibier gras abondait dans les alentours. Je lui répondis que, pour ma part, le voyage dont je voyais le terme si rapproché avait été mon vœu constant pendant de longues années ; que j’éprouvais une extrême impatience de savoir si quelques uns de mes parens vivaient encore, mais que je m’estimerais heureux de passer deux ou trois jours avec lui et de lui emprunter ensuite un cheval pour me porter jusqu’à Kau-wis-se-no-ki-ug ou Sainte-Marie. « Eh bien ! soit, reprit-il. »

Au terme fixé, un matin, de bonne heure, comme nous faisions nos préparatifs de départ, il vint à moi conduisant un beau cheval, et il me mit la bride à la main en me disant : « Je vous le donne pour votre voyage. » Je ne lui répétai pas que je comptais le laisser à Kau-wis-se-no-ki-ug. Je savais qu’en pareil cas les Indiens n'aiment pas les protestations réitérées. En deux jours, je parvins à l’endroit désigné pour