Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/243

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le conseil. Les Indiens n’étaient pas encore assemblés ; mais déjà un homme s’y tenait pour distribuer des provisions aux arrivans. Je ne tardai pas à me voir saisi d’une fièvre violente. Sans me condamner absolument à ne pas sortir de ma cabane, elle me fut extrêmement désagréable et pénible.

Dix jours après, un jeune Ottawwaw, que Be-nais-sa avait mis à ma disposition pour préparer mes vivres et me soigner dans mon état maladif, traversa la petite baie et alla visiter un camp où les Potawatomies (22) nouvellement arrivés se livraient alors aux excès de l’ivrognerie. A minuit, on nous le ramena ivre ; un des hommes qui l’accompagnaient me dit, en le poussant dans ma cabane : « Prenez soin de votre jeune homme, il a fait un mauvais coup. »

Je réveillai Be-nais-sa pour allumer du feu, et à la lueur du foyer nous vîmes l’Ottawwaw debout, son couteau à la main, le bras et une grande partie du corps couverts de sang. Les Indiens ne pouvaient pas le faire coucher ; je lui en donnai