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PRÉFACE.

du moins sur sa valeur véritable. Car en le remaniant et l’augmentant, j’ai la conscience de l’avoir sérieusement amélioré dans le détail, tandis que je crois, d’autre part, être parvenu à lui donner une réelle unité organique. Mais, dans les parties complètement inédites de mon travail, il en est une dont le but pourrait être méconnu et qui réclame dès lors quelques explications.

Il s’agit de la traduction que j’ai donnée, d’une part, des fragments qui nous restent des premiers philosophes grecs, de l’autre, des textes relatifs à leurs opinions physiques. J’ai voulu donner une idée de l’ensemble de ces textes et de ces fragments à ceux qui, tout en pouvant s’y intéresser, les ignorent et ne se trouvent pas en mesure de les étudier dans les éditions critiques et les commentaires spéciaux. Loin de prétendre remplacer, en quoi que ce soit, ces éditions ou ces commentaires, pour bien marquer, au contraire, que je regarde comme indispensable d’y recourir pour toute question de détail, je me suis borné à rendre le plus fidèlement possible les textes que j’ai suivis, sans essayer d’en pallier les obscurités et sans m’arrêter aux incertitudes qu’ils présentent.

Telle est la tâche que j’ai voulu accomplir, la jugeant utile, parce que j’écris en France, où l’érudition philologique n’est que trop rare ; mais c’est l’étude de travaux analogues sur les mathématiques anciennes qui m’a fait sentir à moi-même la nécessité de la philologie et m’a finalement conduit à m’en occuper dans une mesure de plus en plus large. Si je puis à mon tour lui gagner, sur un autre terrain, un seul adepte nouveau, je ne croirai pas avoir perdu ma peine.