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POUR L’HISTOIRE DE LA SCIENCE HELLÈNE.

originairement nés du limon. Les causes qui ont constitué toutes choses sont le chaud et le froid. L’intelligence et l’âme sont une même chose. C’est ce qui est également mentionné par Théophraste dans les « Physiciens », où il expose presque toutes les doctrines. Parménide a dit aussi que la philosophie est double, d’un côté selon la vérité, de l’autre selon l’opinion ; il s’exprime comme suit à ce sujet : (vers 28-30).

3. Théophr., fr. 7 (Simplic. in physic., 25 a). — Au rapport d’Alexandre, voici l’exposé que Théophraste en donne dans le premier livre de l’Histoire physique :

Ce qui est en dehors de l’être est non-être, le non-être n’est rien, donc l’être est un.

4. Théophr., fr. 17 (Diog. L., VIII, 48). — Favorinus dit que Pythagore fut le premier à nommer monde le ciel et à dire la terre ronde ; d’après Théophraste, ce fut Parménide.

5. Philosoph., 11. — Parménide suppose l’univers un, éternel, inengendré, sphérique, mais d’autre part, ne s’écartant pas de l’opinion commune, il reconnaît comme principes de l’univers le feu et la terre, celle-ci comme matière, celui-là comme cause et comme agent. Il dit que le monde périt, sans toutefois dire de quelle manière. — Il a dit aussi que l’univers est éternel, non engendré, sphérique et sans différences, qu’il n’a pas de lieu (vide ?) en lui-même, qu’il est immobile et limité.

6. Ps.-Plut. (Stromat., 5). — Parménide d’Élée, ami de Xénophane, en soutint les opinions, tout en prenant en même temps une position opposée. Il affirme en effet que, selon la vérité des choses, l’univers est éternel et immuable, car il dit : (vers 60). Il n’y a genèse, d’après lui, que de choses qui paraissent exister suivant une fausse supposition ; les sensations doivent être rejetées hors de la vérité. S’il y a quelque chose en dehors de l’être, c’est un non-être ; or, le non-être n’existe aucunement ; c’est ainsi qu’il considère l’être comme inengendré. Il dit que la terre a été formée par précipité de l’air dense.

7. Épiphane., III, 10. — Parménide, fils de Pyrès, Éléate de naissance, a aussi pris l’infini comme principe de l’univers.

8. Hermias., 6. — Mais à Anaxagore s’opposent Mélissos et Parménide. Celui-ci, dans les vers de son poème, proclame l’essence unique, éternelle, infinie, immobile, uniforme de toutes parts. Je ne sais pas comment ce nouveau dogme me séduit ; Parménide chasse Anaxagore de mon esprit.