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332 pour l'histoire de la science hellène.

durent pas éternellement. | Mais en tant que jamais il n'y a àé terme au changement perpétuel, | en ce sens ils subsistent toujours dans un cycle immuable. |

Tout d'abord il y a quatre racines de toutes choses : |160| Zeus brillant, Héré vivifiante, Aïdôneus | et Nestis qui alimente la source des larmes humaines. | Quand ils sont réunis, la Haine est rejetée au plus loin. |

Mais quand la Haine se fut retirée à l'extrémité | du tourbillon et qu'au centre fut venue résider l'Amitié, |465| dès lors toutes choses se réunirent pour former un seul ensemble. |

Il n'est dans l'univers ni vide ni superflu; | mais, égal dans tous les sens, infiniment vaste, se forma | le Sphéros arrondi dans sa parfaite immobilité. |

Alors ne se discernent pas les traits rapides du soleil. |

170| Il était arrondi |

Tout le lourd d'un côté, tout le léger de l'autre | Alors n'ap- paraissait ni la splendeur du soleil, | ni le sol boisé de la terre, ni la mer. | Tout était ennemi, sans amour et sans union. |

175| Ainsi, au sein de la stable harmonie, reposait | le Sphéros arrondi dans sa parfaite immobilité. | Mais quand la Haine eut grandi dans ses parties, | quand elle s'éleva aux honneurs après le temps révolu, | que lui marquait le grand serment réciproque- ment échangé, |180| alors successivement s'ébranlèrent tous les membres du dieu. |

. . . Considère | le merveilleux ensemble des parties de l'homme ; | tantôt l'Amitié les réunit en un tout, | en un corps, et la vie floris- sante les anime; |185| tantôt au contraire une funeste discorde les sépare, | et elles errent, chacune de son côté, aux confins de la vie et de la mort. | Il en est de même pour les arbres et les pois- sons aux humides demeures, | pour les bêtes des montagnes, pour les oiseaux emportés sur leurs ailes. |

Mais je rentre à nouveau dans la route que mes chants |190| ont déjà parcourue; à mon discours j'ajoute le discours | que voici. Quand la Haine se fut retirée à l'extrémité | du tourbillon, et qu'au centre fut venue résider l'Amitié, | dès lors toutes choses se réunissent pour former un seul ensemble, | mais ce n'est pas d'un seul coup, et dans les différents lieux se constituent d'elles-mômes des unions différentes. |195| De ce qui s'unit ainsi naissent les innombrables races des êtres mortels; | mais en face de ce qui était associé, beaucoup reste isolé; | c'est ce qu'a retenu la Haine

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