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les ont traduits comme classiques, et les érudits byzantins, Michel Psellus, Siméon Seth, Tzetzès, etc., les ont à leur tour copiés ou ont essayé de les imiter. Mais il est inutile de nous arrêter plus longuement sur leurs témoignages, qui n’ont de valeur que pour la critique du texte.

6. Le recueil de Stobée comprend un fonds commun avec celui du Ps.-Plutarque ; mais, la plupart du temps, il est beaucoup plus complet, tandis que pour certains chapitres, c’est tout le contraire. Le rapprochement des deux textes amène immédiatement à conclure que les deux compilateurs avaient à leur disposition un recueil antérieur qu’ils ont, chacun de leur côté, tantôt copié littéralement, tantôt écourté à leur guise.

Pour recomposer ce recueil, il faut évidemment faire abstraction de divers emprunts faits par Stobée à d’autres auteurs et ne portant point le caractère des Placita. Il a notamment ajouté, sur Aristote et les stoïciens, de longs extraits des Abrégés d’un Arius Didymus, contemporain et ami d’Auguste, lequel professait d’ailleurs les opinions du Portique et a été également utilisé, parfois pour les mêmes morceaux, par Eusèbe dans sa Préparation évangélique. Le caractère particulier du style de ces fragments les fait aisément discerner ; quelques autres, au contraire, pourraient être, au premier abord, confondus avec les Placita, tandis qu’un examen plus attentif fait reconnaître qu’ils proviennent, par quelque intermédiaire, d’un Corpus ancien d’Allégories homériques, d’où sont dérivées également les Allégories d’Héraclite, la Vie d’Homère d’un Ps.-Plutarque, ainsi que quelques extraits dans Sextus Empiricus et Probus sur Virgile. Ces derniers extraits sont probablement tirés d’un grammairien Héracléon, contemporain d’Auguste ; ainsi ce Corpus, où les opinions des anciens philosophes étaient rapprochées des vers d’Homère, semble remonter au ier siècle avant notre ère, mais il ne représente aucune tradition sérieuse.

7. En dehors de ces deux sources spéciales de Stobée, quelle est donc celle qui lui est commune avec le Ps.-Plutarque des Placita ? On la retrouve encore directement utilisée par Théodoret (Græc. affect. curat.), ainsi que par Némésius (De nat. hom.), que plus tard Mélétius a librement copié. Or, Théodoret nomme expressément cette source : .Ἀετίου τἡν περὶ ὰρεσχόνζων ξυναγωγήν