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MYSTIFICATIONS LITTÉRAIRES


« Du cachot du secret, prison du Puy, ce je ne sais trop quel quantième d’octobre, veille de ma mort.

« Peut-être ne me restera-t-il pas assez de jour, ma chère amie, pour te tracer ici mes derniers adieux. J’aurais voulu honorer ma vie par des actions dignes de mes aïeux et de la cause auguste que j’ai trop en vain soutenue, honore du moins par tes regrets la mémoire de celui que tu devais mieux connaître et qui te consacre ses derniers instants… Je ne peux te dire maintenant où j’ai laissé quelques manuscrits (de ma propre main), relatifs aux œuvres immortelles de Clotilde, que je voulais donner au public ; ils te seront remis quelque jour par des mains amies à qui je les ai spécialement recommandés.

Je te prie d’en communiquer quelque chose à des gens de lettres, capables de les apprécier, et d’en faire, d’après cela, l’usage que te dictera ta sagesse. Fais en sorte que ces fruits de mes recherches ne soient pas totalement perdus pour la postérité, surtout pour l’honneur de ma famille… »

La « sagesse » de Mme de Surville se trouvait fort en peine. Elle ignorait totalement quelles pouvaient être les « mains fidèles » dépositaires des chefs-d’œuvre. Sur le conseil d’un ami commun, M. de Cambis, Vanderbourg s’abouche avec la veuve. Ils désespéraient d’aboutir, quand une dame de Chabanolle, habitant l’Auvergne,