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CLOTILDE DE SURVILLE


Bientôt, quand l’Institut lui ouvrira ses portes, en remplacement de Mercier, c’est en grande partie à cette présomption de paternité qu’il devra une élection heureuse.

En tout cas, il laisse passer sans broncher, en 1812, les Questions de littérature légale et les observations railleuses de Nodier… de Nodier qui, mystificateur impénitent, adorant ce qu’il a brûlé, va quelques années plus tard, de complicité avec le baron de Roujoux, publier un second recueil de Clotilde, invraisemblable salmigondis, où l’on voit l’étonnante poétesse réfuter le De Natura Rerum, avant que le Pogge en ait retrouvé le texte, discuter le système de Copernic et chanter les satellites de Saturne, découverts deux siècles après sa mort [1]

  1. On sait que le premier fut observé par Huyghens en 1655 et le septième par Herschell en 1789. Clotilde n’en célèbre pas moins

    Le vaste Jupiter et le loiaiaia Saturne
    Dont sept jjlobules nains traînent le char nocturne.

    Ce recueil des « Poésies inédiles de Clotilde de Vallon et Chalys, depuis Mme de Surville, poète français du quinzième siècle », parut en 1821 chez l’éditeur Nepvcu. Un avis du libraire faisait connaitre que les pièces qui s’y trouvaient contenues H avaient pu subir une amélioration dans l’expression des vers » et que ces changements étaient due sans doute au marquis de Surville.