viendras tout de même. Quant à ce que tu me demandes, il n’y a pas de changements, mais je regrette que tu sois resté si longtemps sans venir.
— Pourquoi ? demanda Levine.
— Parce que… répondit Oblonsky, mais nous en causerons plus tard. Qu’est-ce qui t’amène ?
— Nous parlerons de cela aussi plus tard, dit Levine en rougissant encore jusqu’aux oreilles.
— C’est bien, je comprends, fit Stépane Arcadiévitch. Vois-tu, je t’aurais bien prié de venir dîner chez moi, mais ma femme est souffrante ; si tu veux les voir, tu les trouveras au Jardin zoologique, de quatre à cinq ; Kitty patine. Vas-y, je te rejoindrai et nous irons dîner quelque part ensemble.
— Parfaitement ; alors, au revoir.
— Fais attention, n’oublie pas ! je te connais, tu es capable de repartir subitement pour la campagne ! s’écria en riant Stépane Arcadiévitch.
— Non, bien sûr, je viendrai. »
Levine sortit du cabinet et se souvint seulement de l’autre côté de la porte qu’il avait oublié de saluer les collègues d’Oblonsky.
« Ce doit être un personnage énergique, dit Grinewitch quand Levine fut sorti.
— Oui, mon petit frère, dit Stépane Arcadiévitch en hochant la tête, c’est un gaillard qui a de la chance ! trois mille dessiatines dans le district de Karasinsk ! il a l’avenir pour lui, et quelle jeunesse ! Ce n’est pas comme nous autres !