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garçon d’honneur, tandis que l’autre, qui devait conduire Serge Ivanitch, retournerait à l’hôtel. Les combinaisons les plus compliquées abondaient ce jour-là. Il fallait se hâter, car il était déjà six heures et demie.

La cérémonie de la bénédiction manqua de sérieux. Stépane Arcadiévitch prit une pose solennelle et comique à côté de sa femme, souleva l’icone et obligea Levine à se prosterner, pendant qu’il le bénissait avec un sourire affectueux et malin ; il finit par l’embrasser trois fois, ce que fit aussi en toute hâte Daria Alexandrovna, pressée de partir, et absolument embrouillée dans ses arrangements de voiture.

« Voilà ce que nous ferons, tu vas aller le chercher dans notre voiture, et peut-être Serge Ivanitch, aura-t-il la bonté de venir tout de suite et de renvoyer la sienne…

— Parfaitement, avec grand plaisir.

— Nous viendrons ensemble. Les bagages sont-ils expédiés ? demanda Stépane Arcadiévitch.

— Oui, » répondit Levine, et il appela son domestique pour s’habiller.


CHAPITRE III


L’église, brillamment illuminée, était encombrée de monde, surtout de femmes : celles qui n’avaient pu pénétrer à l’intérieur se bousculaient aux fenêtres et se coudoyaient en se disputant les meilleures places.