Page:Tolstoï - Anna Karénine, 1910, tome 2.djvu/146

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ment et les paroles résonnèrent solennellement dans l’air.

« Que le Seigneur vous bénisse maintenant et dans tous les siècles des siècles », répondit d’une voix douce et musicale le vieux prêtre continuant à feuilleter.

Et le répons, chanté par le chœur invisible, emplit l’église d’un son large et plein, qui grandit pour s’arrêter une seconde et mourir doucement.

On pria, comme d’habitude, pour le repos éternel et le salut des âmes, pour le synode et l’empereur, puis aussi pour les serviteurs de Dieu, Constantin et Catherine.

« Prions le Seigneur de leur envoyer son amour, sa paix et son secours », sembla demander toute l’église par la voix de l’archidiacre.

Levine écoutait ces paroles et en était frappé. « Comment ont-ils compris que ce dont j’avais précisément besoin était de secours, oui de secours ? Que sais-je, que puis-je sans secours ? » pensa-t-il, se rappelant ses doutes et ses récentes terreurs.

Quand le diacre eut terminé, le prêtre se tourna vers les mariés, un livre à la main :

« Dieu éternel qui réunis par un lien indissoluble ceux qui étaient séparés, bénis ton serviteur Constantin et ta servante Catherine, et répands tes bienfaits sur eux. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, à présent et toujours comme dans tous les siècles des siècles… »

« Amen », chanta encore le chœur invisible.

« — Qui réunis par un lien indissoluble ceux qui