Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toute autre : c’est pourquoi l’impôt que nous proposons exige pour sa perception moins de dépenses et moins de dommage pour la morale sociale.

II. — Cet impôt augmenterait la prospérité générale dans de grandes proportions : a) en écartant l’action funeste exercée par les impôts actuels sur le travail et l’épargne ; b) en rendant la terre plus accessible à ceux qui veulent en user, puisqu’il rendrait plus difficile l’accaparement de la terre productive par les propriétaires, qui en tirent profit sans la travailler eux-mêmes et n’escomptent que l’augmentation future de sa valeur.

Il faut noter également que l’imposition des produits du travail, d’une part, et la charge insuffisante des valeurs foncières, d’autre part, entraînent la répartition injuste des richesses qui se concentrent, sous forme de grosses fortunes, dans les mains de quelques personnes, alors que la masse s’appauvrit de plus en plus. Cette répartition injuste des richesses a pour résultat : d’un côté la formation de classes oisives et