Page:Tolstoï - De la vie.djvu/58

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Il se passe quelque chose de semblable à ce qui a lieu quand une personne montre les images d’une lanterne magique et qu’elle veut entretenir l’illusion des spectateurs.

Ne regardez nulle part ailleurs, dit la personne, que là où apparaît l’image réfléchie ; surtout ne regardez pas l’effet lui-même ; et même sachez que l’objet n’existe pas, mais seulement son image. Voilà précisément ce que fait, la fausse science des Scribes de notre époque en cherchant à gagner les bonnes grâces de la foule[1].

Issue directement d’une définition de la vie, qui ne tient pas compte de la tendance au bien, la fausse science observe les différents buts des êtres vivants et, trouvant dans le nombre des buts qui sont étrangers à l’homme, elle les lui impose.

La conservation de l’individualité, celle de l’espèce, la reproduction d’êtres semblables et la lutte pour l’existence, voilà le but des êtres vivants, tel qu’il ressort de cette observation

  1. Voyez le premier appendice à la fin du livre : « De la fausse définition de la vie. »