Page:Tolstoï - Dernières Paroles.djvu/165

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que toute doctrine postérieure, ne peut guère prouver qu’elle est basée sur la doctrine du Christ.

Les apôtres avaient beau être presque des contemporains du Christ, selon la doctrine de l’Église, ils étaient des hommes, tandis que le Christ est Dieu. Tout ce que lui a dit, est vrai, tout ce qu’eux ont dit a besoin de preuves et peut être contredit. Les Églises le sentirent, c’est pourquoi elles s’empressèrent de poser sur la doctrine apostolique le cachet de l’infaillibilité de l’Esprit. Mais si l’on écarte cette ruse, et si l’on étudie la doctrine même du Christ, on ne peut pas ne pas être frappé de l’audace des docteurs de l’Église voulant baser leur doctrine sur celle de Jésus-Christ, lui nie tout ce qu’ils veulent affirmer.

Le mot ecclesias, qui n’a pas d’autre sens que réunion, n’est employé que deux fois dans les Évangiles et seulement dans l’évangile de Mathieu :

« Sur toi, sur mon disciple fidèle, comme sur le roc, je confirmerai l’union des hommes. »

Et ailleurs, ce mot est employé dans le sens suivant :

« Si ton frère ne t’écoute pas, alors parle-lui dans la réunion des hommes, parce que ce que vous délierez ici (c’est-à-dire la colère, le dépit) sera délié dans le ciel comme en Dieu. »