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c’est-à-dire vivre conformément aux exigences de sa conscience.


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Le bouddhisme, de même que le stoïcisme, apprend que la vraie essence de l’homme n’est pas dans son corps, privé de liberté et par suite souffrant, mais dans sa conscience spirituelle, qui n’est sujette à aucune gêne, et, par conséquent, à aucune souffrance. Le bouddhisme se place pour but de délivrer l’homme des souffrances, celui du stoïcisme est le bien de la personne, c’est pourquoi l’ascétisme n’est pas le but ou l’idéal de la personne…

La doctrine du bouddhisme, ainsi que celle des prophètes juifs (surtout ce qu’on appelle doctrine d’Isaïe), celles de Confucius, de Lao-Tse et d’un certain Mi-Ty, peu connu, qui tous parurent en même temps, environ six siècles avant Jésus-Christ, reconnaissent également que l’essence de l’homme est en sa nature spirituelle. Et en cela réside leur plus grand mérite. Ces doctrines se distinguent du christianisme, qui parut après elles, en ce qu’elles s’arrêtent à cette reconnaissance de la spiritualité de l’homme et voient en cela le salut et le bien de la personne. Le christianisme va plus loin : Ayant reconnu le côté spirituel de l’homme, — selon l’expression chrétienne : la