Page:Tolstoï - Dernières Paroles.djvu/261

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la mère, naît, croît, se développe, puis s’affaiblit, dépérit et meurt, c’est-à-dire perd toute sa corporalité ancienne, en passant dans un autre, cesse de se mouvoir et meurt.

VII. — En réalité, c’est la conscience seule de cet être spirituel qui est séparé de tout le reste et qui est enfermé dans les limites du corps et du mouvement, qui fait notre vraie vie.

VIII. — Cet être moral est toujours égal à soi-même et n’est pas sujet à changements et il nous semble à nous qu’il croît et s’élargit dans le temps, c’est-à-dire qu’il est en mouvement. Et ce ne sont que les limites dans lesquelles il se trouve qui sont en mouvement ; et cela nous paraît de même qu’il nous paraît que la lune court quand les nuages courent au-dessus d’elle.

IX. — La vie n’est la vie que quand se manifeste la conscience, quand la conscience parait à travers les limites. Et la vie est toujours là : Ces absences de la conscience qui nous semblent exister, nous paraissent seulement quand nous voyons le mouvement des limites de la conscience dans les autres êtres. Et quand l’on se regarde, soi-même, on voit que la conscience est une, qu’elle ne change pas, ne commence pas, ne finit pas.

X. — La vie apparaît à l’homme d’abord comme quelque chose de matériel et de borné