Page:Tolstoï - Dernières Paroles.djvu/55

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il a compris qu’il doit exister aussi des lois et des tribunaux pour les peuples et que les crimes de nation à nation, pour être exécutés sur une échelle plus grande, ne sont pas moins haïssables que les crime d’individu à individu. (Quételet.)


Tous les hommes ont la même origine, tous doivent être soumis à la même loi et tous sont destinés au même but. C’est pourquoi vous devez avoir une seule religion, un seul but de vos actes, un seul drapeau sous lequel vous devez combattre.

Les actes, les larmes et le martyre, c’est le langage commun à toute l’humanité et que tous comprennent. (Mazinni.)


Non, j’en atteste les soulèvements de conscience de tout homme qui a vu couler ou fait couler le sang de ses concitoyens, ce n’est pas assez d’une seule tête pour porter un poids aussi lourd que celui de tant de meurtres ; ce ne serait pas trop d’autant de têtes qu’il y a de combattants. Pour être responsables de la loi de sang qu’elles exécutent, il serait juste qu’elles l’eussent au moins bien comprise. Mais les institutions meilleures, réclamées ici, ne seront elles-mêmes que très passagères ; car, encore une fois, les armées et la guerre n’auront qu’un temps ; car, malgré les paroles d’un sophiste que j’ai combattu ailleurs, il n’est point vrai que même contre l’étranger la guerre soit divine ; il n’est point vrai que la terre soit avide de sang. La guerre est maudite de Dieu et des hommes mêmes qui la font et qui ont d’elle une secrète horreur, et la terre ne crie au ciel que pour lui demander l’eau fraîche de ses fleurs et la rosée pure de ses