Page:Tolstoï - Histoire d’un pauvre homme.djvu/68

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— Oncle, on t’appelle, cria Efimka en montrant sa tête par l’ouverture du grenier.

Doutlof grimpa.

La lanterne éclairait l’intendant et le commissaire, derrière eux quelqu’un se tenait debout. C’était Polikei. Doutlof monta enfin, et fit le signe de croix.

— Retournez le cadavre, ordonna le commissaire.

Personne ne bougea.

— Efimka, tu es un jeune garçon, dit l’intendant.

Le jeune homme ne se le fit pas répéter. Il prit Polikei à bras le corps et le retourna.

— Encore un peu.

Il retourna encore le cadavre.

— Défaites la corde.

— Faut-il couper la corde ? Boris Ivanovitch, demanda Iégor Ivanovitch.

— Donnez donc une hache, vous autres.

Les gardiens et Doutlof n’osaient faire un pas. Quant à Efimka, il empoignait le cadavre, comme si c’était un mouton qu’on venait de tuer. On finit par couper la corde et par étendre Illitch sur le plancher.

Le commissaire dit qu’il n’avait plus rien à faire, que le médecin viendrait demain et on se dispersa.