Page:Tolstoï - Katia.djvu/37

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silence ; ni moi, ni Macha, nous ne disions rien.

— Figurez-vous un peu, commença-t-il enfin en revenant vers la table, si tout à coup, par je ne sais quel déplorable accident, je venais à me marier avec une jeune fille de dix-sept ans, comme Katia Alexandrovna ! Voilà un bel exemple, et je suis content qu’il s’applique si bien à la circonstance…, il ne pouvait y en avoir un meilleur.

Je me mis à rire, mais je ne pouvais pas du tout comprendre de quoi il se montrait si content, ni ce qui s’appliquait si bien…

— Eh bien, dites-moi la vérité, la main sur le cœur, poursuivit-il en se tournant vers moi d’un air de plaisanterie, est-ce que ce ne serait pas un grand malheur pour vous que d’unir votre vie à un homme déjà vieux, ayant fait son