Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/108

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notre monde, semblable à celle de toutes les jeunes filles de la classe riche, telle qu’elle doit leur être donnée à toutes.

Que de plaintes on entend sur l’éducation de la femme, et combien voudraient la changer ? Ce ne sont là que des superfétations. L’éducation de la femme doit provenir de l’idée vraie de l’homme sur la destination de la femme. Dans notre monde, d’après les idées en faveur, la destination de la femme est de procurer du plaisir à l’homme : son éducation est le reflet de ces idées. Dès sa jeunesse, on ne lui apprend qu’une chose : augmenter la puissance de ses séductions. Elle n’a que cette pensée. De même que l’éducation des esclaves était dirigée vers un but unique, satisfaire à tous les besoins du maître, de même nos femmes ne reçoivent de leur éducation que la vue d’un but unique : attirer les hommes ; dans les deux cas il ne