Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/118

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— Ton père est-il à la maison, Ilia ? lui demanda Nekhlioudov.

— Il est à ses ruches, derrière la cour, répondit le jeune homme.

« Non ; je ne puis pas y renoncer. Je vais lui faire la proposition et tenter tout ce que je pourrai, » se dit le barine. Et après s’être rangé pour laisser sortir les chevaux, il entra dans la vaste cour des Doutlov.

Le fumier avait été récemment enlevé ; la terre était noire et humide et, çà et là, des brins étaient disséminés jusqu’à la porte charretière. Sous un auvent, plusieurs charrettes, des araires, des traîneaux, des tonneaux, des instruments de culture étaient rangés avec ordre. À l’ombre des piliers, des pigeons voletaient et roucoulaient. L’air était imprégné d’une odeur de goudron et de fumier. Dans un coin, Karp et Ignat réparaient le siège d’une grande charrette solide-