Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/136

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— Eh ! c’est une toute petite partie… Deux cents roubles, par exemple, fit observer le barine.

Le vieux eut un sourire mécontent.

— Ce serait très bien si je les avais. Oui, pourquoi n’achèterais-je pas ? dit-il.

— Tu ne les as donc pas ? demanda le barine d’un ton de reproche.

— Oh ! mon petit père, Votre Excellence, répondit le vieillard avec tristesse en examinant la porte. — Je dois nourrir les miens avant de songer à acheter du bois.

— On dit que tu as de l’argent. Pourquoi le laisses-tu sans emploi ?

Doutlov parut très ému. Ses yeux brillaient et ses épaules étaient agitées d’un mouvement convulsif.

— Peut-être, ce sont de méchantes gens qui vous ont dit cela, fit-il d’une voix tremblante. Eh bien ! aussi vrai que vous croyez