Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/147

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lin mécanique qu’il avait acheté ne faisait que siffler, aux grands éclats de rire des moujiks, sans rien moudre, et que l’on devait s’attendre, d’un jour à l’autre, à voir saisir ses biens, ses différentes entreprises l’ayant ruiné. La promenade dans la forêt lui revint à l’esprit, il revécut son rêve, puis sa vie d’étudiant à Moscou et ses conversations nocturnes dans sa chambre, à la lueur d’une bougie, avec l’ami de la seizième année. Pendant cinq heures consécutives, ensemble, ils lisaient d’ennuyeuses notes sur le droit civil ; puis, ce travail terminé, ils envoyaient chercher de quoi souper, se cotisaient pour acheter une bouteille de champagne et rêvaient tout haut à l’avenir qui les attendait. Comme ils se le représentaient tout autre, alors ! Ils entrevoyaient une existence heureuse, toute militante, et, par la route du succès, ils marchaient à leur propre per-