Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/103

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dance vers l’abstinence commence par la lutte contre la gourmandise, commence par le jeûne.

Dans notre société, la première vertu, l’abstinence, est absolument oubliée, de même qu’est méconnue la progression nécessaire pour acquérir cette vertu ; le jeûne est absolument abandonné ; on le considère comme une superstition stupide, absolument inutile.

Et cependant, de même que la première condition d’une vie morale est l’abstinence, la première condition de l’abstinence est le jeûne.

On peut désirer être bon, rêver de faire le bien sans jeûner ; mais, en réalité, c’est aussi impossible que de marcher sans être debout.

La gourmandise, au contraire, est le premier indice d’une vie débauchée et, malheureusement, cet indice est spécial, au plus