Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/100

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librement qu’une fois hors de la ville : jusque-là il lui avait semblé, sans qu’il sût pourquoi, qu’on allait le poursuivre, l’arrêter, lui lier les mains, et l’emmener à la place d’Ilia.

Était-ce froid ou peur ? mais un frisson lui secouait le dos, et il fouettait sans répit Baraban. Le premier homme qu’il rencontra, c’était un pope, coiffé d’un grand bonnet d’hiver et accompagné d’un domestique. Polikey sentit redoubler son inquiétude.

Mais quand il fut sorti de la ville, sa frayeur se dissipa peu à peu. Baraban marchait lentement, la route devenait plus visible. Iliitch ôta son bonnet et tâta l’argent.

— Si je le mettais dans ma poitrine ! pensait-il. Mais pour cela il faudrait peut-être encore déboucler ma ceinture. Je vais attendre d’avoir passé la colline : je descendrai alors de ma charrette et je m’arrangerai… Le bonnet