Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/109

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— Il devait arriver vers l’heure du dîner, ajouta-t-il d’un ton significatif.

Personne ne sut rien de Polikey à Pokrovsky, pendant toute cette journée. On n’apprit que plus tard que les moujiks des environs l’avaient vu courant sans bonnet sur la route et demandant à chacun s’il n’avait pas trouvé une lettre. Une autre l’avait trouvé endormi au bord de la route, auprès du cheval lié à la charrette :

— Et j’ai pensé, ajoutait cet homme, qu’il était ivre-mort, et que le cheval n’avait ni mangé ni bu depuis deux jours, tant il était maigre !

Akoulina ne ferma pas l’œil de la nuit. Elle tendait l’oreille ; mais Polikey n’arrivait toujours pas. Elle eût souffert encore plus cette nuit-là, si elle avait été seule et qu’elle eût eu un cuisinier et des domestiques : mais comme les coqs avaient chanté pour la troisième fois, et