Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/110

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que la femme du menuisier était déjà debout, Akoulina dut se lever aussi pour allumer le poêle.

C’était la fête. Il fallait avant l’aube tirer le pain du four, faire du kvass, cuire la galette, traire la vache, repasser robes et chemises, laver les enfants, apporter de l’eau, disputer à sa voisine sa part du poêle. Akoulina se livra à ces multiples occupations sans cesser d’être aux aguets.

Il faisait jour déjà. Les cloches appelaient les fidèles aux offices, les enfants se levèrent, et Polikey n’était pas là. Il avait gelé la veille pour la première fois, et la neige avait couvert inégalement les champs, la route et les toits. Ce matin, comme exprès pour la fête, la journée s’annonçait belle, ensoleillée, froide, de sorte qu’on pouvait voir et entendre de loin.

Mais Akoulina, debout devant le poêle, était